L’agenda magique

Publié le par stormy

Cannes, c’est la ville des contacts, la ville des rencontres, la ville où on s’échange les cartes, où on donne son adresse mail à Mel Gibson, où on récupère le numéro de portable de Kirsten Dunst.

Pour ma part, je ne suis pas revenu avec énormément de cartes, mais j’ai trouvé bien mieux…

C’était le troisième ou quatrième soir du festival, je sortais d’une projection tardive et j’étais allé me balader sur la plage, tout seul. J’aime bien me retrouver seul de temps en temps, ça aide à penser, à faire le point,… et ce soir-là, je remercie le ciel d’avoir été seul.

Je marchais sur la plage, donc, pas très loin du Grand Palais, un pied dans l’eau, un pied dans le sable, bercé par la musique des soirées qui résonnait dans le lointain. Et c’est alors que je l’ai vu ! Un carnet noir de petite taille, qui flottait au bord de l’eau, balloté par les vaguelettes d’écume, et inexplicablement éclairé par un projecteur mal orienté… Impossible à louper !

 

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Je ramasse le mystérieux objet et je l’ouvre, pour découvrir qu’il contient… les coordonnées de toutes les personnalités (décédées ou encore en vie) du 7ème art (sauf Terrence Malick. Ses coordonnées, à lui, se résumaient à trois points d’interrogations griffonnés sur la dernière feuille) !!! Le tout par ordre alphabétique, s’il vous plait !

Entre ces pages, De Niro et De Funès semblent se disputer la même ligne, tandis qu’à la lettre C, Charlie Chaplin et Jim Carrey se voient enfin réunis, et que Steven Spielberg flirte avec Meryl Streep, section S.

Surement l’œuvre d’un passionné à l’imagination débordante (ou alors c’est l’agenda de Gilles Jacob, et il est encore plus vieux que je ne le pensais). L’objet est en tout cas bien trop amusant pour le laisser là. L’auteur de ce carnet, quel qu’il soit, a pris soin d’inventer des adresses et des numéros de téléphone avec une précision impressionnante. Alfred Hitchcock a même hérité d’une adresse mail : tout un concept ! Ni une, ni deux, je ramène le livret à l’appart…

Après l’avoir fait sécher, je le fourre dans ma valise, et je l’oublie jusqu’à la fin du festival.

C’est en défaisant mon sac hier soir (hé oui, je mets toujours au moins une semaine avant de défaire mon sac !), que je suis retombé dessus. Je me suis immédiatement remémoré la scène : la plage, les vagues, le projecteur… et j’ai posé le précieux document sur mon bureau. Pourquoi ? Je n’en sais rien, mais il était en tout cas hors de question de m’en débarrasser. Je suppose qu’il s’agissait pour moi d’un souvenir de plus venant du festival, et que c’est ma nature nostalgique qui m’a poussé à le feuilleter nonchalamment.

 

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N’ayant rien de particulier à faire ce soir-là, j’ai soudain eu l’idée de prendre mon téléphone et d’essayer un numéro de l’agenda au hasard. Stupide, je vous l’accorde, mais drôle, vous en conviendrez. Le destin me fait ainsi tomber sur le portable de Buster Keaton ( ?!). Je compose le numéro, l’air amusé. Ca sonne, on décroche. « Allo, Monsieur Keaton ? » Pas de réponse. Pourtant quelqu’un est au bout du fil. « Monsieur Keaton ? » Toujours rien : je raccroche. Rien de surprenant, mon interlocuteur a dû flairer un canular. Ou alors c’était vraiment Buster Keaton, et il n’a pas daigné me décrocher un mot…

Pas très amusant pour le moment, mais tant pis, j’appelle Humphrey Bogart. Bizarrement, j’entends au bout du fil une voix qui semble assez proche de celle de l’acteur, mais couverte par le bruit d’un avion en train de décoller. La coïncidence est trop frappante pour que j’arrête mon petit jeu ici.

Clint Eastwood ne répond pas. Chez Johnny Depp, ça sonne occupé… Je me dis qu’il serait peut-être temps d’aller dormir et de jeter le carnet, faute de pouvoir le rendre à son propriétaire (sans doute un festivalier dérangé)… Je décide de tenter un dernier coup et j’appelle Woody Allen. Et là, vous ne me croirez sûrement pas, mais je suis vraiment tombé sur lui. On a discuté pendant bien deux heures. Super sympa le Woody (oui, je l’appelle Woody), et puis il a de la conversation… On a parlé de ses projets, des miens (moins longtemps), de ses films, d’Humphrey Bogart (qu’il connaissait bien), du futur, de New York, de Paris, de l’au-delà, de Diane Keaton et de Scarlett Johansson, (toutes les deux charmantes, paraît-il : Woody a d’ailleurs voulu me donner leurs coordonnées pour que je puisse les joindre, mais j’ai tout de suite décliné, rétorquant assez fièrement que je les avait déjà)…  Et puis vers minuit, d’un commun accord, on a raccroché.

 

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Je suis finalement allé me coucher, mais sans jeter l’agenda, vous vous en doutez. Je le garde précieusement (je ne vous dirai pas où), et quand je m’ennuie, je passe quelques coups de fil. Ou bien j’envoie des mails, c’est moins envahissant. Vous comprendrez aisément que je ne peux pas vous communiquer le contenu exact de l’agenda magique, au risque de perdre toute son exclusivité. Mais ne vous inquiétez pas, je pourrai faire passer des messages pour vous, et je vous transmettrai toutes les nouvelles importantes.

 D’ailleurs, De Niro vous embrasse ! 

 

 

A lire :  La vérité sur l'agenda magique

Publié dans Insolite

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A
<br /> Kwaaa ?<br /> Tu bluffes XD<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Oui :)<br /> <br /> <br /> <br />