Pirates des Caraïbes 4 : la critique

Publié le par stormy

 

Ces derniers jours, je me sentais d’humeur nostalgique. Je me suis remémoré l’époque où j’ai, pour la première fois, foulé innocemment le sol de Disneyland Paris. Ce jour où j’ai découvert avec émerveillement l’existence de ce magnifique bateau-pirate, de cette entrée de caverne lugubre seulement éclairée par de faibles torches, et surmontée d’une voile de navire arborant fièrement les mots : « Pirates des Caraïbes ». 

Je me suis rappelé l’appréhension dans la file d’attente, l’exaltation pendant l’attraction, et l’excitation à la sortie (dans cette fameuse boutique où tous les enfants s’habillent en pirates et croisent le fer pendant que les parents payent à la caisse).

 

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Je me suis aussi rappelé ma satisfaction en apprenant qu’un dénommé Gore Verbinski prévoyait d’adapter le tout au cinéma - mon ravissement après la Malédiction du Black Pearl (2003), limité à de l’enthousiasme pour le Secret du Coffre Maudit (2006), et transformé en un plaisir mitigé pour Jusqu’au Bout du Monde (2007). A croire que cette franchise, tellement convaincante à ses débuts, descendait inexorablement un escalier, marche après marche.

Avec la Fontaine de Jouvence (2011), en salles depuis le 18 mai, la saga a même trébuché, dégringolant les derniers paliers pour se retrouver au rez-de-chaussée, en compagnie de Thor, de Prince of Persia et de nombreux autres larrons, tous très sympathiques, mais de bien piètre compagnie.

 

 

Un réveil plutôt efficace

 


Ce nouvel épisode a toutefois eu pour effet de me tirer de ma léthargie nostalgique avec bien plus d’efficacité qu’un seau d’eau froide. Les temps ont changé, force est de la constater… Je me suis donc empressé d’oublier cette véritable catastrophe sans ménagements, en sauvant cependant deux ou trois détails, tels que l’entrée en matière dans les rues de Londres (efficace), et l’inépuisable duo Sparrow-Barbossa (toujours sur le pont de ce bateau qui prend l’eau).

 

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Pour le reste, les détails qui m’avaient légèrement gêné dans le second volet, et passablement énervé dans le troisième, semblent ici avoir été décuplés, et mélangés à un concentré de situations ridicules et de séquences plus vides les unes que les autres.

Voila donc le Capitaine Jack Sparrow embarqué (malgré lui semble-t-il) dans une nouvelle quête sans grand intérêt : noyau d’un scénario quasi-inexistant, autour duquel gravite une flopée de nouveaux personnages qui peinent à trouver leur légitimité.

 

 

Marins d'eau douce

 


Le nouveau méchant, Barbe-Noire, n’en est pas vraiment un : présenté comme le pire de tous les pirates, il semble pris de scrupules à chaque fois qu’il veut assassiner l’un de ses ennemis. Sa fille, à peine plus convaincante, et incarnée par la célèbre Penelope Cruz, n’attire pas vraiment l’attention non plus. Ajoutez à cela une romance grotesque entre un missionnaire et une sirène (après l’étudiante et le vampire, ils ont finalement trouvé pire), des espagnols en colère et un équipage de soi-disant zombies, mélangez bien le tout et goutez. Vous verrez que ça manque de sel…

 

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Mais où est donc passé l’esprit « Pirates des Caraïbes » (dont on croit parfois entre-apercevoir le fantôme entre un bateau-barbecue et… des sirènes lanceuses de lianes ?!) ?? Cette ardeur, Johnny Depp semble être le seul à l’avoir conservée, toujours fidèle à son personnage. Conscient du fait que sans lui, un nouveau film n’était tout simplement pas envisageable, il a pris un malin plaisir à détrousser la production de plusieurs millions pour ses honoraires, se dévoilant ainsi comme le seul véritable pirate de cette aventure.

 

Publié dans Critiques

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