Cannes – Chapitre 1 : Arrivée
Le 10 mai dernier, c’était il n’y a pas si longtemps… Cela fait très exactement 14 jours. 14 petits jours qui sont passés en un clin d’œil. Le temps d’un flash d’appareil photo, le temps de monter quelques marches, suffisamment de temps pour tomber amoureux du cinéma, pas assez pour retrouver son souffle. Un claquement de doigts, mais aussi une éternité, dans ce monde sur lequel le temps n’a plus d’emprise, royaume du 7ème art, pays des cinéphiles, cette planète qu’on appelle le Festival de Cannes…
Retour, jour après jour, sur un séjour inoubliable (photos et critiques à l’appui)…
Le mois de mars touchait à sa fin, mon stage à la Rédac d’Allociné aussi, et mes collègues me parlent de ce fameux… Prix de la Jeunesse. Le principe : 7 jeunes de 18 à 25 ans sélectionnés dans toute la France pour former un Jury lors du Festival de Cannes. Aux frais du Ministère, les heureux élus verraient les films, monteraient les marches et côtoieraient les stars pour finalement décerner le Prix de la Jeunesse à un film de la Compétition Officielle, et le Prix « Regard Jeune » à un premier ou deuxième film de la Compétition Un Certain Regard.
Les conditions : envoyer par le poste une lettre de motiv, un CV et un texte libre sur le thème « l’amour du cinéma ».
Mouais, la flemme de m’y coller pour mon dernier week-end à Paris. Plus la tête à aller écouter le « Bolero » devant la Tour Eiffel que de me mettre à espérer pour une cause perdue, mais j’ai finalement fait les deux. Texte rédigé (j’en suis assez content) CV revu, photo d’identité prise dans un photomaton de la station Franklin-Roosevelt, et enveloppe postée ! On verra bien…
La réponse survient moins d’un mois plus tard, le 14 avril. En ce jour béni, j’ai bien failli m’assommer contre le plafond de ma chambre en découvrant un petit mail du Ministère : « Bonjour,
Nous avons le plaisir de vous informer que votre candidature a été retenue par le comité de sélection qui s’est réunit ce jeudi 14 avril 2011. Vous ferez donc partie du Jury-Jeunes durant la 30ème édition du Prix de la jeunesse au Festival de Cannes, et vous aurez pour mission de décerner le Prix de la jeunesse 2011 à un film de la Compétition. »
5 minutes plus tard, un appel sur mon portable : « Bonjour Thomas, j’appelle pour vous féliciter de vive voie. » Je me mets des baffes, je guette le moindre élément suspect qui serait annonciateur d’un réveil en sursaut, je pense à une mauvaise blague. « Heu, ça veut dire que je vais à Cannes ??? » Je préfère en avoir le cœur, quitte à passer pour un abruti. « Oui, encore bravo, on vous recontactera d’ici quelques jours ! » Bon OK, Dieu existe…
C’est en me remémorant ces scènes, suivies des multiples félicitations qui s’en suivirent, des bouteilles de champagne débouchées, et des différents conseils prodigués (« Reviens avec une actrice américaine ! », « Compte les marches ! », « Passe le bonjour à De Niro ! »)… C’est avec tout ça en tête, donc, que je m’assoie dans le train, un grand sourire aux lèvres et le cœur battant. Nous sommes le 10 mai.
Arrivée vers 17h, après un trajet parsemé de plages paradisiaques (comme un petit, un touuuuut-petit avant-goût de la suite). Rencontre avec mes 6 amis du Jury, ainsi qu’avec les organisateurs, autour d’un verre à la gare de Cannes : Sarah, Nabil, Raphaël, JB, Myriam et Cynthia. Le courant passe assez vite entre nous, passion commune oblige. Et ce qui pourra parfois nous diviser plus tard (lors des délibérations), pour l’instant, nous rassemble. Le monde du cinéma est assez grand pour que nos sujets de conversations ne s’en voient jamais épuisés.
Découverte des appartements à la résidence Le Floriana sur les hauteurs cannoises. La vue est sublime et la piscine nous fait des clins d’œil. Mais, après un petit briefing, c’est avec un apéro sur le balcon que nous déclarons ouvert à notre façon le 64ème Festival de Cannes.
La soirée se termine par un repas dans une pizzeria : l’occasion de sonder les goûts cinéma de chacun, et de me rendre compte que mes connaissances en la matière ont trouvé à qui parler. Un moment convivial, suivi d’une petite ballade sur la Croisette. Une atmosphère d’attente se ressent dans l'air, je respire un grand coup et je m’arrête un instant devant les marches du Grand Palais, encore dans la pénombre et recouvertes par un tapis de plastique.
« Vous, je vous monte demain soir ! »