Le syndrome des salles obscures

Publié le par stormy

 

Après un ratio de 3 films par jour pendant près de deux semaines, on développe une certaine habitude, ainsi que les symptômes de ce que j’appellerai le « syndrome des salles obscures ».

Cette maladie contrariante, dont je souffre moi-même en ce moment, se développe généralement lorsque le sujet a été accoutumé à une dose conséquente de films (administrée au quotidien durant une période excédant les 10 jours), et qu’il en est soudain privé de façon brutale, du jour au lendemain, sans autre forme de procès. Le sujet cherchera alors le plus souvent à combler son manque, en se tournant par dépit vers des substances de moindre qualité, des produits plus ou moins efficaces tels que le Multiplex.

 

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Mais ces alternatives auront généralement bien du mal à égaler la matière originale. Je parle par expérience, car j’ai moi-même essayé le Multiplex très récemment (et à plusieurs reprises), sans beaucoup de succès. Pas de fouille à l’entrée, pas de « Carnaval des animaux » au début du film, pas d’applaudissements (ni de sifflets d’ailleurs) à la fin ; bref, une pâle imitation de ce produit merveilleux, qu’on m’a dit impossible à retrouver jusqu’à l’année prochaine car, paraît-il, c’est plus la saison !

 

Frappé par un effet de manque plus ou moins important, le patient atteint du « syndrome des salles obscures », pourra traverser différents stades de perturbation, pouvant aller jusqu’à l’aliénation (totale ou partielle) de son comportement. On a ainsi vu des sujets s’isoler dans des salles plongées dans une complète obscurité (on parle alors d’auto-séquestration) et se mettre à applaudir pendant de longues minutes, sans qu’on puisse déterminer pourquoi. D’autres patients se seraient quant à eux présentés dans des lieux publics (banque, boulangerie, centre commercial), en exhibant fièrement un morceau de plastique rose et en tentant (en vain) de passer devant les autres clients.

 

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...le patient atteint du « syndrome des salles obscures », pourra traverser différents stades de perturbation, pouvant aller jusqu’à l’aliénation (totale ou partielle) de son comportement. 

 

 

Ayant moi-même réussi (non sans mal) à éviter les écueils susnommés, je me permets de vous proposer quelques conseils :

-Lorsque vous sortez, essayez de le faire sans votre costume. Certains d’entre vous auront peut-être besoin de se déshabituer par étapes. Une fois que vous avez réussi à passer le pas de votre porte sans nœud papillon, le plus dur est fait, et dites-vous que la veste, les chaussures et la chemise suivront naturellement.

-Allez découvrir les films Hors Compétition que vous n’avez pas encore eu le temps de voir. Bien sûr, c’est pas la même chose, mais c’est toujours ça… (The Beaver est très bien, pour info, mais j’y consacrerai une critique…)

-Débarrassez-vous une bonne fois de vos lunettes de soleil. Il pleut.

-Pour vous ménager, faites installer un drap rouge dans vos escaliers, mais comme pour le costume, essayez de vous en passer petit à petit.

-Ne déclenchez pas un débat volontairement à chaque fois que vous sortez du cinéma. Vos potes n’ont rien demandé.

-Revoyez vos photos, c’est toujours agréable.

-Préparez-vous pour l’année prochaine !

 

Publié dans Cannes

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